Attawapiskat

Ben, qu’ils déménagent et aillent où ils veulent! » dit un certain monsieur Normand sur Maisonneuve en Direct, une émission de la radio nationale, en parlant de la question de logement des amérindiens. C'est un après-midi de grande écoute et de nombreuses personnes appellent pour donner leur avis sur la question de l'état d'urgence décrété à Attawapiskat.

Cette question est d’actualité parce que dans cette réserve "La misère autochtone indiffère. Ce qui devrait être un honteux scandale pour un pays riche comme le Canada est perçu par plusieurs comme la faute des communautés autochtones elles-mêmes." (Le devoir, 2 décembre 2011) 

M. Normand ne croit pas que le gouvernement ait à payer quoi que ce soit pour aider les populations autochtones. L'intervenant suivant quant à lui, rappelle que voilà plus de deux cent ans que l'« homme blanc » exploite ces terres alors que les peuples autochtones n’avaient même pas la notion de posséder la terre et en vivaient pleinement et librement.

Débat d'idées.

Attachiant

Le mot de l'année au festival XYZ du mot nouveau au Havre: Attachiant : désigne une personne difficile à vivre mais dont on ne peut se passer.
D'autres nouveaux mots selectionnés :
- Aigriculteur :  Agriculteur découragé par les difficultés de son métier,
- Bête seller :  navet littéraire qui bat des records de vente
- Textoter  : écrire des textos
- Eurogner : faire des économies dans la zone euro
En 2010, c'est  "Phonard", un terme péjoratif pour désigner une personne qui abuse de son téléphone mobile, qui avait été choisi.
Source: Le Post

Winnipeg North End



Ce film que je partage avec vous donne un aperçu partial d'un quartier pauvre de Winnipeg: sale, pauvre, dangereux... La musique est triste aussi. Ironiquement, elle évoque toute la tristesse que j'ai ressentie en quittant Winnipeg. Je me porte garant du grand coeur de ceux qui vivent au North End et à Winnipeg. Je sais de quoi je parle, j'y ai vécu près de huit ans!

Il fait encore beau à Ottawa!

Allez, je me lance. Après six mois dans la capitale nationale, il est temps que je reprenne mon appareil photo et ma plume. Je me (re)lance le défi de vous offrir des images quotidiennes. Hum hum...

Aujourd'hui, une image de Remic Rapids, un bout de rivière que longe la Promenade de l'Outaouais.

Trailwalker 2011



Certaines organisations non-gouvernementales internationales (ONGI) n'ont plus à être présentées. La prolifération de crises de tout genre, tremblements de terre, conflits armés qui s'éternisent, inondations et plus récemment famine, les poussent à nous rappeler notre devoir d'aide envers les plus démunis. En effet, 95% de la population mondiale n'a pas accès à l'eau courante, l'électricité, un toit, l'éducation, des vêtements et de la nourriture à volonté.

Parmi ces organisations, Oxfam fait figure de proue de par sa longévité et de par la qualité des actions qu'elle a menées.

Au Canada, Oxfam Canada (OC) organise chaque année une activité de levée de fonds d'envergure: Trailwalker. Les participants doivent, par équipe de quatre, franchir un trajet de 100km en randonnée sur route, en forêt et sur d'autres types de terrain.  Le week-end dernier, j'ai assisté à la troisième édition de cette activité dont l'objectif est également d'accroître la visibilité d'OC et de faire prendre conscience des enjeux qui minent la planète. Plus spécifiquement, OC met l'accent sur les droits de la femme et l'égalité des genres.

Trailwaker a justement rappelé à l'indigène du monde que je suis, une partie de ses racines. J'ai pensé aux millions de femmes, d'hommes et d'enfants qui parcourent des kilomètres sans équipe de soutien, chaussures de randonnées ou bâtons de marche pour aller chercher de l'eau, de la nourriture ou encore plus de sécurité. Ces images m'ont aidé à motiver mon équipe et les marcheurs. Ces images m'ont renforcé dans le désir d'accomplir Trailwalker pour moi, mais aussi pour eux: chaque équipe a un objectif minimum de levée de fonds de 2.500$ et cette année, trois équipes ont récolté plus de 10.000$ chacune pour les programmes d'OC en Afrique, en Asie et dans les Amériques!

Le vélo immigrant

J'ai commencé à utiliser le vélo comme moyen de transport à Montréal il y a environ dix ans. Aujourd'hui à Ottawa, je suis ravi de la quantité de pistes cyclables qui traversent la ville. Mais j'ai fait, au risque de trop généraliser, un triste constat: "vélo" ne semble pas plus aller ensemble avec immigration que "randonnées pédestres", "hockey" ou "sorties en montagne".

Une chronique de La Presse préparée par Rima Elkouri a attiré mon attention ce matin. Il s'agit d'une histoire d'immigration, comme je les aime, qui, comme je les aime, nous fait rêver. Elle commence comme bien d'autres, dans le fonds: "Originaire de Dakar, au Sénégal, Papa Amadou a déposé sa valise pour la première fois à Montréal en 2003. Diplômé en médecine, il rêvait de faire de la neurochirurgie. Comme bien d'autres avant lui, il raconte s'être heurté à un mur, incapable de faire reconnaître ses diplômes. Pour gagner sa vie, il a dû se résigner à exercer différents petits boulots. Plongeur, exterminateur, courrier à vélo..."

Puis il y a le constat, similaire au mien: "C'est en sillonnant Montréal à vélo pour y livrer du courrier, été comme hiver, qu'il s'est rendu compte d'une chose: il était bien souvent le seul Noir à bicyclette. Dans les quartiers à forte concentration immigrante, que ce soit Côte-des-Neiges ou Parc-Extension, rares étaient les immigrés comme lui qui circulaient à vélo."

Papa Amadou pense à une solution et crée Caravane (http://www.velocaravane.org/) un vélo-école ambulant pour adultes. "la meilleure façon d'apprendre, vous dira Papa Amadou, ce n'est pas de mettre des petites roues à l'arrière. Il faut d'abord apprendre l'équilibre. Le mieux, c'est d'apprendre sans pédales. Une fois l'équilibre maîtrisé, on n'y pense plus. C'est alors le moment d'apprendre à pédaler.

La philosophie derrière tout cela: "C'est un peu comme immigrer, finalement. Retrouver son équilibre. Pédaler. Et finir par aimer ça."

(Photo: Alain Roberge, La Presse)

Malaika

Sur le blog "Africa is a Country", je viens de découvrir un billet très intéressant. Miriam Makeba chante Malaika et me fait rêver à ces heures de mon enfance durant lesquelles je me prélassais sur la terrasse de l'appartement de mes parents en les écoutant discuter avec leurs amis. La radio a toujours fait partie de ma vie et avec elle, la musique du continent africain à laquelle elle éveillait mes sens. Aujourd'hui, c'est avec plaisir que je me rappelle les airs qui font la trame sonore de mon existence.

Dans cet extrait video cependant, au delà de la voix et des souvenirs qu'elle évoque, c'est le regard de la chanteuse, si intense, sa coiffure royale, ses boucles d'oreilles et son port altier qui m'émeuvent profondément. L'enfant que j'étais là-bas connaissait et aimait la musique, la chanson. L'homme que je suis, ici, apprécie aussi désormais le charme de la femme derrière la voix. L'indigène du monde voit un sens au tracé parfois insensé du chemins de nos vies. 

CULTIVONS

Quelque chose de génial se prépare! C'est CULTIVONS, la nouvelle campagne globale pour de meilleures façons de cultiver la terre, de partager et de vivre ensemble. C'est une campagne pour les milliards que nous sommes à manger de la nourriture et pour ceux qui  la cultivent, une campagne pour un futur où il y aurait assez de nourriture pour tous. 


En 2050, nous serons neuf milliards assis dans la salle à manger globale. Comment allons-nous nourrir tout le monde?


Eh bien, j'espère qu'en semant les graines de ce débat aujourd'hui, nous pourrons trouver des solutions communes pour nourrir la planète.  


Rejoignez-moi autour de la table des neuf milliards de personnes: http://oxfam.ca/grow








There's something exciting cooking up!  It's called GROW: a new global campaign for better ways to grow, share, and live together. A campaign for the billions of us who eat food, and those grow it, for a future in which everyone always has enough to eat.

In 2050, there's going to be nine billion of us sitting down at the global dinner table. How are we going to feed everyone?

Well, I'm hoping that by starting to GROW the conversation now, we can find the solutions we need together to feed the planet.

Will you join me at the table for nine billion?  http://oxfam.ca/grow

Voix

Sans connaître le fond de l'histoire, c'est la conclusion de cet article que je tiens à partager. L'auteur est la maîtresse de Ben Laden, une egypto-libano-américaine du nom de Kola Boof.

Heureuse de pouvoir répondre à ses détracteurs -dont le très célèbre Peter Bergen- elle décrit de nouveau une partie de son calvère et écrit ceci:

"Still, I am glad that I will not end up like impregnated twelve year old slave Sally Hemmings and so many other Black concubines—raped and erased beneath hundreds of years only to resurface with their dehumanization portrayed as a love story in a television mini-series. Rarely do African women victimized on African soil get to write their own truth. I, Kola Boof, stand by mine."

L'information vole à la vitesse de la lumière, faits, rumeurs, évènements, catastrophes. L'importance d'avoir une voix pour s'exprimer, qui qu'on soit, est plus cruciale que jamais de nos jours. Comme on peut le constater avec Peter Bergen, selon la personne qui écrit l'histoire, celle-ci est décrite d'une façon plus ou moins subjective, plus ou moins factuelle...

Terrorisme

Dans le billet du 2 mai dernier de son blog Keeping the Faith publié sur JewishJournal.com, Ilana Angel parle de l'assassinat d'Osama ben Laden. Elle y cite notamment le nom des 2819 personnes disparues le 11 septembre 2001 dans et autour du World Trade Centre et souhaite la paix à leurs âmes. Elle parle de nombreux chiffres qui font mal: 289 corps, 19858 morceaux de cadavre, 1717 familles sans rien à enterrer, 1609 veufs et veuves, 3051 orphelins...

Puis Ilana parle et remercie les militaires américains et leurs familles pour leur combat pour la liberté.

Mais Ilana ne fait pas mention des milliers de civils innocents tués lors de la guerre contre le terrorisme déclenchée par les américains par la suite. Ilana oublie les âmes des enfants, des femmes et des hommes victimes de kamikazes ou de balles perdues.

D'une part, sur la twittosphère il y a des réactions ulcérées de personnes comme Michael Moore ("On dit d'OBL qu'il avait une fortune de $30 millions de dollars (..) pourquoi aucun journal n'a titré: "un multi-millionnaire tue 3000 personnes" (...) Il était aussi musulman que Timothy McVeigh était catholique, mais personne n'a dit: "Un catholique fait exploser un immeuble fédéral à Oklahoma City" (...) pourquoi mettre l'emphase sur le fait qu'il est musulman?"

D'autre part, il y a la peur qui noue encore plus les entrailles du peuple américain, comme celles de ce pilote de ligne de la compagnie Delta qui a refusé (!) de transporter des passagers à cause de leur religion et de leurs vêtements. Il n'a pas encore été viré, les passagers sont tout juste arrivés 9h en retard à leur meeting, une conférence -comble de l'ironie- d'Imams nord-Américains.

Ben Laden est mort. Mais qui gagne vraiment la guerre contre le terrorisme si les droits et libertés sont brimées par peur et par ignorance? Tous ces disparus pourront-ils vraiment reposer en paix, parce qu'il a rendu l'arme à gauche? Avons-nous utilisé les bons moyens pour lutter contre les atrocités commises le 9 septembre 2001?

Terrorisme (d'après le Larousse): Ensemble d'actes de violence (attentats, prises d'otages, etc.) commis par une organisation pour créer un climat d'insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement.

Au-delà de toute attente!


Hey, les choses avancent bien!

Elections Canada a annoncé que le nombre de personnes ayant voté par anticipation a augmenté de 35% entre 2008 et cette année! J'espère que de nombreux jeunes y sont allés, puisque le nombre d'électeurs qui se sont déplacés a augmenté dans toutes les provinces. Le vendredi Saint (22 avril) et le lundi de Pâques (25 avril) ont même été les jours les plus occupés de l'histoire du Canada. On s'en souviendra!

Handicaps


Cette petite video m'a beaucoup touchée. Il s'agit de la vie de personnes handicapées qui vivent en marge de nos sociétés du fait de leur handicap mais aussi en terme de pauvreté, de santé, de logement et d'éducation.

Un petit rappel que le monde est peuplé de gens moins bien nantis que nous. Non pas que nous ayons besoin constamment de nous le rappeler, plusieurs d'entre nous en sont conscients, mais arrêter d'en parler, c'est un peu oublier.

Plus de généraux que de chars d'assaut

Quatre semaine à mon nouveau poste. La fonction est intéressante, mais j'ai du mal à cerner les attentes de mon équipe et à atteindre ma vitesse de croisière en terme de production. Ça viendra sans doute.

Ce qui est drôle, c'est que je sois tombé sur cette chronique de Normand Lester sur les études du professeur Parkinson. Lester note qu'"en étudiant l'évolution de la Marine britannique à travers les âges, (Parkinson) a découvert qu'alors que le nombre de navires de la flotte diminuait, le nombre de fonctionnaires de l'Amirauté chargé de la gérer s'accroissait."

Il continue:"Il s'en suit la « loi des mille » qui dit que « tout organisme bureaucratique dont l'effectif atteint ou dépasse mille personnes, n'a besoin, pour se perpétuer, d'exercer nulle autre activité que de se gérer lui-même. »"

Et ajoute en note de bas de page la note que je trouve la plus amusante: "J'ai découvert il y a une vingtaine d'années qu'il y avait plus de généraux dans l'armée canadienne (132) que de chars d'assaut (116). Les chiffres actuels sont sans doute du même ordre."

Canada, élection fédérale 2011

Une de mes amies m'a envoyé le message suivant la semaine dernière:

"Dear concerned citizens and friends,

Je me réveille avec des sueurs froides la nuit en pensant que le gouvernement Harper pourrait devenir majoritaire. If it's the same for you, please check out these links, SVP visitez ces liens et votez stratégique.

Project Democracy : enter your postal code and find the non-conservative candidate most likely to win in your riding
Swing 33 : 33 ridings where the race is tightest (where a conservative MP won by less than 5% in the last elections), donate money to support the campaign of the runner-up
Vote Pair : swap your vote with another Canadian, when your preferred party has no chance to win in your riding.
"

M'en allant voter par anticipation le week-end dernier, j'ai remarqué qu'il y avait plus de jeunes volontaires qu'en 2008. Ils étaient présents et heureux d'être utiles.

La présence sur les médias sociaux est bien plus importante que les années antérieures et même si certains messages sont assez radicaux (attaques contre Steven Harper surtout), on sent un plus grand intérêt de la part des 35 ans et moins de s'exprimer en musique, en video, sur des blogs, Facebook et Twitter. Pourvu que cela se traduise en un nombre de votes conséquent!

En somme, et au delà du message partisan, je veux souligner que ça bouge du côté des jeunes. Nous sommes là et nous posons des questions, malgré les histoires comme celles d'Awish Aslam.

Centro de Jovenes y Empleo*

CUSO-VSO a démarré un projet intéressant au Pérou où de plus en plus de jeunes abandonnent l'école, manquent de formation et sont au chômage. Dans le quartier de San Juan de Miraflores et en partenariat avec le Carrefour Jeunesse Emploi de l'Outaouais et l'ONG péruvienne Kallpa, CUSO-VSO a créé un centre d'emploi jeunesse.

Des jeunes péruviens et un bénévole canadien parlent de ce Centro de Jovenes y Empleo*dans le récit de Jacky, le récit d'Oswaldo et le récit de Wilmer. Ils parlent de leurs rêves, de leurs expériences passées et de l'impact du Centre dans leurs vies.

Ce qui me frappe continuellement, c'est le niveau de pauvreté partout dans le monde. L'histoire du mur entre Surco et San Juan (minute 8:30 dans le récit de Jacky) est un rappel des inégalités qui persistent.

Au-delà du caractère promotionnel des films -il faut bien démontrer le bon travail que font les organismes de développement canadiens dans le "sud"- il est agréable de voir et d'entendre parler des résultats de cette initiative. Le grand Wilmer vit dans un taudis et a vendu des cellulaires. Maintenant il économise pour sa formation; Oswaldo, jeune père de vingt ans au regard aigu qui voulait faire des photos pour cinq ou six soles péruviens apprend à démarrer sa petite entreprise; Jacky a enfin compris comment approcher sa recherche d'emploi et en a trouvé un. Espérons que le Centre en aide encore des milliers d'autres.

(*Centre de jeunesse et d'emploi)

"Moi" de silence, mois de silence

J'ai pris un mois de silence pour vivre mes deuils divers: mes appareils électroniques (que j'utilisais pour bloguer) volés, mon déménagement du Manitoba mais surtout, surtout, le départ d'un être cher à mon coeur, ma belle-grand-mère. Je suis à Ottawa (ON) depuis six jours et je travaille, à ma transition entre les deux provinces à m'installer et à cerner mon nouvel emploi.

Revenons-en aux choses qui intéressent les indigènes du monde. J'ai choisi de ne pas commenter les révolutions qui secouent le monde arabe, les problèmes politiques en Côte d'Ivoire, la crise humanitaire du Congo, d'Haïti et du Japon. Mais combien de temps peut-on éviter de l'actualité? Combien de temps peut-on se voiler la face, se penser impuissant, détourner le regard? Je ne veux pas arrêter de prêter attention à la souffrance des humains.

J'ai pris un mois de silence pour vivre mes deuils divers. Je me remets à lire, rechercher, comprendre, écrire et commenter celles des autres. C'est ma façon à moi d'aider.

Béyoncé honore Féla Kuti?


Un magazine français s'offre les services de Béyoncé pour souligner son anniversaire et honorer Féla Kuti. La controverse vient du fait que pour illustrer le thème "African Queen", son visage est peint en noir et qu'elle est habillée en peau de léopard, couverte de plumes et d'ossements pour marquer un "retour vers ses racines africaines."

Lisez l'article ici.
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Afrique. Indépendances. Madagascar

Coat of arms of MadagascarImage via Wikipedia
J'ai récemment redécouvert la Grande Île de l'Océan indien où j'ai passé quelques années de ma vie. Je vous invite par la voie de l'internet à y faire un tour aussi "pour y découvrir entre autres de jolies photos, l’enthousiasme des combats de coqs et la belle architecture d’Antananarive."

Madagascar est indépendante depuis le 26 juin 1960.



Rebloggé de All Eyes On...
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Arrêtez la pitié, libérez le potentiel!



Une campagne organisée par une ONG américaine au nom simple et évocateur, Mama Hope, nous invite à oublier les stéréotypes et à partager la joie des enfants. Sur son site web, l'ONG annonce: "We've had enough of the tragic impressions of Africans that flood the media and nonprofit campaigns. We aim to break these stereotypes by releasing a series of captivating videos that show the light of the people we serve in Africa. We aspire to introduce our communities to you with the integrity and brilliance that we witness everyday."

Ici, le film d'action "Commando" (1985) avec Arnold Schwarzenegger est raconté de façon imagée, plan par plan par un jeune tanzanien de 9 ans. Un vrai moment de bonheur qui nous fait oublier qu'il s'agit de violence!

SRS - Socio des réseaux sociaux

Données statistiques:
Quelques chiffres incontournables qui font les nouvelles aujourd'hui. Entre 2009 et 2010 au États-Unis:
- baisse de 60% de l'utilisation du courrier électronique chez les 12-18 ans au profit des SMS (short message system?), Facebook, Twitter etc.
- augmentation de 30% de cette utilisation chez les plus de 65 ans.

Interprétation amusante:
Dès que les aînés commencent à apprécier ce que les jeunes trouvent "cool", ces derniers passent à autre chose!

"J'ai l'impression qu'on va passer une belle soirée"

Le spectacle du Super Bowl, un mega show qui a lieu à la mi-temps de la finale de la ligue de football américain, est l'un des évènements les plus regardés à travers le monde ou du moins en Amérique du nord. On se rappellera notamment du spectacle de Michael Jackson en 1993, le premier organisé par un seul artiste.

Cette année, les Black Eyed Peas, Usher et Slash ont donné le meilleur spectacle depuis plusieurs années (les Rolling Stones ou Paul McCartney sont des légendes mais ne font pas le bonheur de tous), malgré quelques problèmes techniques. Les lasers, les couleurs, la présence sur scène étaient incroyables. Le choix d'une variété d'artistes qui attirent différentes foules-Usher pour les fans de hip hop, Slash pour ceux de Guns n'Roses et Black Eyed Peas pour ceux qui aiment les groupes du moment, a fait les délices des 103000 spectateurs et des téléspectateurs. Un moment de télévision très agréable et une belle nuit, comme le dit la chanson:

"I got a feeling/that tonight's gonna be a good night..."

Au nom de la culture ou pour le bien des enfants?

L'impact de l'immigration est très profond sur ceux qui vont d'une rive à l'autre. Il est d'autant plus profond sur ceux qui se voient forcés de recevoir les immigrants, avec plus ou moins de préparation. Ils ne se sentent plus chez eux. D'autant plus quand les immigrants ont des demandes et voudraient être accommodés.

À Winnipeg, une douzaine de familles musulmanes récemment arrivées au pays voudraient, au nom de leur religion et de leur culture, influencer le curriculum académique. Elles demandent que leurs enfants en école primaire à la division scolaire Louis-Riel soient exemptés des cours de musique et de sport. Si les enfants étaient séparés par sexe durant les séances de gym, elles accepteraient que les enfants y participent.


Il y a une différence entre les exigences religieuses et culturelles. Le Manitoba accueille des musulmans depuis des décennies sans que de telles demandes soient constamment avancées. C'est donc qu'il s'agit d'exigences culturelles et qu'il faudrait le souligner, plutôt que de citer la religion et d'affecter la perception qu'ont le reste des canadiens des musulmans. Quoi qu'il en soit, il y en a de plus en plus et ce ne sont plus des cas isolés et des familles qu'il faut accommoder sur une base individuelle.

Plusieurs questions se posent donc. Que font les autres provinces pour faire face à de telles demandes? Vu qu'on crée des précédents, jusqu'où peut-on aller dans le changement du curriculum scolaire pour satisfaire un groupe de familles? Jusqu'où peut-on aller dans la séparation d'un groupe d'élèves? Si ces familles ne veulent/peuvent pas créer leurs écoles propres mais envoient leurs enfants à l'école du coin pour faciliter leur intégration, cette distinction académique n'aura t-il pas un impact (négatif?) sur cette intégration dans la mesure où les enfants se distinguent constamment des autres élèves?

Ils ne se sentent plus chez eux

source: leslaurierscosultance.over-blog.com
Ce week-end, j'ai rencontré des familles qui ont choisi d'immigrer au Manitoba. Certaines fuient leur passé tandis que d'autres rêvent d'un avenir radieux. Parfois, ces deux raisons s'entremêlent inextricablement dans leurs pensées. Il y a des jeunes aussi, qui arrivent seuls, de partout, pour étudier ici. Apprendre, grandir, s'outiller et repartir. Peut-être même, rester. Ils s'habillent mal et grelotent à moins 20 degrés Celsius mais lèvent la tête quand on leur parle et sourient souvent; ils sont heureux.

Ce week-end, j'ai croisé des jeunes d'un collège d'ici. Nés ici de parents d'ici, ils parlent fort et rient beaucoup. Ils discutent et se disent qu'ils ne se sentent plus chez eux dans ce collège où leurs oncles et leurs mères ont obtenu leurs diplômes universitaires. Trop d'étudiants étrangers.

Comme c'est un collège francophone dans une province anglophone, il y a trop d'étudiants d'Afrique de l'ouest en fait. Alors ils changent d'école, vont à l'université anglophone. Il y a là plus d'étudiants étrangers, mais d'autres continents. D'Afrique bien sûr, mais aussi de Chine, des Philippines, et d'autres pays d'Asie. Les étudiants européens, latino-américains et australiens sont moins "visibles" et toute cette population est plus diluée. Alors ils changent d'université au lieu de se changer.

L'impact de l'immigration est très profond sur ceux qui vont d'une rive à l'autre. Il est d'autant plus profond sur ceux qui se voient forcés de recevoir les immigrants, sans préparation. Ils ne se sentent plus chez eux.

Encore six semaines d'hiver au Manitoba !



Nouvelle du Marais Oak Hammock: Manitoba Merv, notre marmotte provinciale, est sorti de son terrier ce matin malgré le froid et la neige, a regardé tout autour de lui et malheureusement a aperçu son ombre. Il s'est donc empressé de retourner se réchauffer à l'intérieur.

Il y aura donc encore six semaines d'hiver au Manitoba! Malgré cette prédiction, Merv nous assure que le printemps arrivera avec la première Bernache du Canada qui est, selon Jacques Bourgeois du Marais Oak Hammock, la véritable indication de l'arrivée du printemps!

Les marmottes de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick et de Pensilvanie ont quant à elles annoncées des hivers plus courts... à deux semaines près des prédictions de Merv! Ce n'est donc pas si dramatique que ça pour nous manitobains!

Appeler le Marais: 204- 467-3300

Des hommes et des légendes: Scottie

Les jeux ont remplacé les joutes d'antan. Plus souvent qu'avant, c'est autour de balles et de filets que les hommes s'en donnent à coeur joie et se défoulent les uns avec ou contre les autres. Dans ces arènes où nous payons cher pour suivre les matches et les batailles, des idoles naissent et des légendes se créent. Nous saluons les mouvements et les styles de jeu que nous rêvons de pouvoir réaliser ou que nous aurions aimé pouvoir faire nous-même. Un jour peut-être.

Le basketball m'a toujours fasciné. De pouvoir manier une balle dans tous les sens en courant ou en sautillant, de dribbler un, deux, trois adversaires pour atteindre l'anneau et de marquer un panier suspendu dans une position bizarre entre ciel et terre me rend coi. Comme la plupart des jeunes de mon âge, durant mon adolescence je me suis tourné vers les meilleurs joueurs de ligue américaine, la NBA (National Basketball Association), pour m'inspirer. Leurs gestes gracieux sont encore gravés dans mon esprit.

En voici un de mes préférés: Scottie Pippen.

Danses et rites prénataux

La danse occupe une part très importante dans la vie de la plupart des sociétés humaines. La naissance d'un enfant est presque toujours au coeur de ces sociétés aussi. De nos jours cependant, on perd de plus en plus la valeur symbolique de ces deux évènements et on les voit rarement deux amalgamés. Comme dans les rites primitifs, célébrons la femme et l'enfant en dansant!

De toute beauté!

Immigrants qualifiés: le Canada préfère des cuisiniers aux avocats

A Canadian Customs and Immigration service signImage via WikipediaKwesi Tawiah-Benjamin qui vit à Ottawa aborde ici les questions de l'immigration et de l'emploi. Il rappelle les déboire de nombreux immigrants qui se retrouvent sous employés quand ils ne sont pas simplement au chômage. Arrivés au pays avec des diplômes et de l'expérience de travail, ils ont du mal à faire valider ceux-ci et à trouver un emploi dans leurs domaines de formation. Le chômage "déguisé" prend donc de plus en plus d'ampleur dans cette tranche démographique.

"There are government-sponsored career-assisting centres that are paid to help internationally trained professionals find jobs. But the issue is not the jobs; it is the fact that they are internationally trained for locally made jobs. In most cases, internationally-trained means internationally over-qualified, which in fact means locally under-qualified."

D'autre part, des personnes qui n'ont pas fait le choix de venir au Canada décrivent la politique d'immigration canadienne comme vicieuse. Sous des airs d'ouverture et d'accueil, il s'agirait plutôt d'une politique sélective qui a comme conséquence de drainer les cerveaux des pays en voie de développement. Offrant de meilleures conditions de vie, le Canada paraît plus attirant à tous ces jeunes professionnels qui vivent dans les pays du sud.

Dossiers à suivre.



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Venus noire

Je vous livre ce texte sans commentaire.

"Derrière les mots utilisés, il y a une pensée et des tombereaux d’idées toutes faites. Ainsi, qui connaît Sawtche ? Personne. Et Saartjie Baartman ? Ah, cela vous rappelle quelque chose, mais quoi ? Qui ? En revanche, vous connaissez le sort funeste de la « Vénus hottentote », cette femme sud-africaine exhibée telle une bête de foire en Europe, au début du XIXe ­siècle, et étudiée par le scientifique français Georges Cuvier dans la perspective de bâtir une hiérarchie des races. Eh bien, son nom était Sawtche ; elle fut ­baptisée plus tard Saartjie Baartman. Mais que ­dit-on quand on associe le mot « vénus » et l’épi­thète « hottentote » ?

Le premier renvoie, bien plus qu’à la déesse de l’amour, à ces sculptures du paléolithique représentant des femmes aux fesses, aux hanches, aux seins ou aux organes génitaux hypertrophiés (Vénus de Lespugue, Vénus de Willendorf, etc.). Le terme « hottentot » serait, quant à lui, un sobriquet utilisé par les Afrikaners pour qualifier les Khoïkhoïs, dont la langue aux « clics » caractéristiques pouvait évoquer le bégaiement aux oreilles des Européens. Autant dire que, huit ans après le retour du corps de Sawtche sur sa terre natale, près de deux cents ans après sa mort, le langage commun porte encore les traces d’inoxydables préjugés."

Lire la fin ici


Expo d'images de femmes assassinées ou disparues


La question des femmes autochtones assassinées ou disparues en Colombie-Britannique est sans doute une de celles qui interpellerait tout Indigène du monde. L'exposition "The Forgotten" (les oubliées) de 69 toiles de 6 mètres carrés de l'artiste vancouveroise Pamela Masik qui, à sa façon, a voulu témoigner de leur existence attire donc l'attention. Ses mots sont forts:

“I saw my role as an artist to bear witness to the 69 women who were marginalized, went missing and many, ultimately who were murdered, not just by the hands of a serial killer but by our society viewing these women as inconsequential.”

Chez les autochtones (Indiens de l'Amérique du Nord, Métis ou Inuits) cependant, la notion de respect est très importante. Il faut aborder certains sujets avec délicatesse, être patient, consulter et écouter avant de donner une opinion; la blessure de la colonisation par exemple est toujours profonde, la plaie des terres revendiquées est encore béante, les revendications s'expriment encore à travers des discours virulentes et on n'aborde pas ces thèmes à la légère. Il en est de même pour ce qui est de la violence faite aux femmes, souvent les premières victimes, avec les enfants, d'abus et de violences de toutes sortes.

La réaction d'une organisatrice de l'évènement annuel commémorant ces disparitions (Women’s Memorial March in the Downtown Eastside) est catégorique: “‘The Forgotten’ does nothing to stop the violence against women in this community. It exoticizes them and turns them into commodities to promote the ‘Masik brand’”. Ce groupe s'est donc employé avec succès à faire interdire l'exposition au Musée d'Anthropologie de l'université de Colombie-Britannique.

Une Égypte pour tous


C'est le mot d'ordre de la communauté musulmane au lendemain de l'attaque d'une église copte qui a fait des dizaines de morts à la veille du nouvel an. Dans un mouvement de solidarité extraordinaire, de nombreuses personnalités et des centaines de musulmans se sont rassemblés autour de la communauté chrétienne qui célébrait des messes en l'honneur de ces morts. ""This is not about us and them," said Dalia Mustafa, a student who attended mass at Virgin Mary Church on Maraashly Street. "We are one. This was an attack on Egypt as a whole, and I am standing with the Copts because the only way things will change in this country is if we come together.""

D'aprés l'auteur de l'article, Yasmine El-Rashidi, le problème semble ne pas être uniquement de nature religieuse (l'est-il jamais vraiment?) mais également et surtout de nature politique et économique: "The terror attack that struck the country on New Year's eve is in many ways a final straw – a breaking point, not just for the Coptic community, but for Muslims as well, who too feel marginalized, oppressed, and overlooked by a government that fails to address their needs. On this Coptic Christmas eve, the solidarity was not just one of religion, but of a desperate and collective plea for a better life and a government with accountability."

Dérèglement dans le monde?

10 noms illégaux de bébés

J'ignorais que des gens pouvaient vouloir appeler leurs enfants "Diable", "Sex Fruit", "Brfxxccxxmnpcccclllmmnprxvclmnckssqlbb11116" ou simplement "Talula Does The Hula From Hawaii." Heureusement que les autorités peuvent encore légiférer sur le sujet et obliger les parents à choisir des noms qui ont de l'allure. Le Pape s'en est mêlé, c'est comme ça que j'ai eu vent de l'affaire...

En Suède par exemple, Metallica, IKEA, Veranda et Q sont interdits. Par contre, Google est approuvé. "Anus" a été rejeté au Danemark, "Ovnis", au Portugal mais "Number 16 Bus Shelter" et "Violence" ont été permis en Nouvelle-Zélande. Oh mon Dieu!

Un maire d'origine ghanéenne en... Slovénie

Piran (Panoramabild von der Stadtmauer) Vorne ...Image via Wikipedia

En novembre dernier, j'entamais le billet suivant. Le voici terminé: "Mon coeur oscille entre la joie qu'une personne élue sur la base de ses compétences fasse la une des journaux, et le sentiment de lassitude devant le fait qu'on en parle parce qu'elle est issue d'une minorité visible. Dans ce cas précis, il faut tenir compte des rapports étroits qu'entretenaient les pays africains et l'ex-Union Soviétique au temps où leurs régimes étaient majoritairement communistes.

Voici la nouvelle : Un docteur originaire du Ghana a été elu maire dans une ville de Slovénie dimanche (24 octobre 2010), devenant le premier maire noir dans un pays d'Europe de l'Est.

"Peter Bossman, 54, became mayor of the picturesque seaside city of Piran in the second round of local elections after beating the centre-right incumbent, according to preliminary results.

"My victory shows a high level of democracy in Slovenia," Bossman, who came to Slovenia from Ghana 33 years ago to study medicine, told Reuters. He is a member of the Social Democrats, the leading party in the centre-left government.

Bossman had aimed to return to Ghana after studies but changed his mind after marrying a fellow student of Croatian origin and getting his first job as a doctor for tourists visiting the Slovenian seaside.

"I fell in love with this country. Slovenia is my home. Even my first impression of the country was good, it was so clean and green," Bossman said."

Lire la suite ici "

Graham Fraser, Commissaire aux langues officielles du Canada

Dans cette interview sur TVO (en anglais), le Commissaire aux langues officielles Graham Fraser nous parle de son rôle par rapport au gouvernement fédéral. En tant que représentant local du Coordonateur régional des langues officielles de ma division à Statistique Canada, je suis ses activités, ses interventions et ses messages de près depuis quelques années déjà et je dois dire que j'apprécie son approche franche et encourageante.

Voici quelques extraits de sa biographie: "Au cours d’une longue et remarquable carrière sur fond de clivage linguistique, M. Fraser a fait des reportages dans les deux langues officielles sur des questions qui touchaient le Canada et la population canadienne, notamment les politiques étrangères et culturelles, les débats et les pourparlers constitutionnels de même que la politique à l’échelle provinciale, nationale et internationale. Il a été invité à s‘exprimer sur des questions concernant les langues officielles devant des organismes de la minorité linguistique du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario et d’autres d’envergure nationale. Il a donné des conférences sur les politiques linguistiques à plusieurs universités canadiennes, notamment à l’Université Carleton en tant que professeur auxiliaire."

Enfin, je vous invite à faire un tour sur le blog de Stravos Rougas pour (re)-découvrir les implications -positives ou négatives- causées par l'existence de deux langues officielles au Canada pour certains canadiens.

Au bonheur des données

Hans Rosling at TEDImage via Wikipedia200 pays, 200 ans présentés en quatre minutes par Hans Rosling, ou "le plaisir de visualiser des données statistiques."

Dans cette présentation, Hans Rosling reprend une idée déjà brillament explorée sur TED (Let My Dataset Change Your Mindset) et présente l'évolution et les changements majeurs qu'ont connus 200 pays du monde en terme d'espérance de vie et de revenus.





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Mopaya: Je suis encore d'ici

(Cette petite histoire a été publiée sur le site web de Mopaya)

« Bonsoir, j’aimerais l’addition s’il vous plaît. La serveuse m’a demandé de m’adresser au comptoir » dis-je au caissier en fon.

Je suis à Cotonou depuis quelques semaines et je me plais à m’adresser à tout le monde dans le dialecte le plus parlé au sud du Bénin. Malgré mes vingt ans d’absence du pays, je suis fier de maîtriser cette langue que j’ai apprise durant l’enfance. Il est quatorze heures et je viens de manger dans un maquis avec ma famille. Ma femme et ma fille, blanche et métisse, ne sont clairement pas d’ici et nous attirons l’attention du personnel et des clients. Mais nous commençons à nous habituer aux regards. De plus, les plantains frits et la carpe grillée étaient délicieux et je parle fon : c’est ce qui compte. Perdu dans mes pensées et occupé à me féliciter je ne m’entends pas.

«Ça là, c’est le fon de l’étranger, ce n‘est pas le vrai fon » rétorque le caissier avec un sourire narquois. Ses collègues debout autour de nous se mettent à rire. Surpris mais amusé, je lui réponds alors qu’au moins je comprends fon, et qu’il ne peut pas faire de commentaire sur nous sans que je ne le sache. Je ne suis pas « Yovo (1) » moi, je suis bien d’ici.

L’exil a certes donné une teinte colorée à ma langue, mais je sais la parler. Le temps que je conclue sur un proverbe bien de chez nous, les serveurs étaient retournés à leurs tâches et le caissier me lançait un regard confus !

(1) « Blanc » en fon.

La carte de voeux à laquelle vous avez échappé


Une image postée par Carmen qui en dit long sur la situation des femmes dans le monde, une situation qui ne peut qu'interpeller le citoyen ou la citoyenne socialement engagée.

Remettre en question ses perceptions

par Raïmi Osseni, collaboration spéciale avec @Stat, e-magazine de Statistique Canada

Note de l'auteur : Ce texte est basé sur un discours prononcé le 25 novembre 2010 devant une classe de Communications d'entreprise de l’école de commerce de l’Université du Manitoba, Asper Business School.

La naissance de mon premier enfant en décembre dernier a constitué l’un des plus heureux évènements de ma vie. Cet évènement bouleversant a également marqué l'apparition d’une série de questions que je ne m’étais, évidemment, jamais posées auparavant. Par exemple, en berçant ma fille un soir neigeux de février, je me suis demandé comment élever une enfant née d’une mère anglophone d’origine canadienne et d’un père francophone d’origine béninoise. À l’embouchure de deux langues et de deux cultures, elle allait sans doute grandir au sein de celles, hybrides, que ma conjointe et moi avions créées, et apprendre de ces pays si différents. Mais comment accepter ensuite qu’elle perde certains éléments de nos cultures respectives et qu’elle s’en crée une propre à elle? De mon père à ma fille par exemple, ma famille risque de perdre deux langues, le Yoruba que je n’ai appris qu’à baragouiner et le Fon que je ne sais comment lui transmettre. Par contre, je parle espagnol et je suis conscient que mes enfants seront certainement exposés à cette langue.

La naissance de mon premier enfant a constitué l'un des plus heureux événement de ma vie.
La naissance de mon premier enfant a constitué l'un des plus heureux événement de ma vie.

Parker Palmer, un activiste qui a écrit sur des sujets tels que l’éducation, le leadership, la spiritualité et le changement social a dit : « On enseigne ce que l’on est ». Cette maxime m’a rassuré et a confirmé que je n’ai qu’à chercher en moi ce que je veux partager avec mes enfants.

De profondes réflexions m’ont emmené à dresser une liste de mes atouts. J’ai notamment cerné quelques aptitudes qui m’ont beaucoup servi durant mon adolescence et ma vie de jeune adulte : un niveau élevé de conscience à propos de qui je suis et de ce qui m’entoure et un désir de mieux comprendre ce qui m’entoure pour mieux le partager avec d’autres. En trois mots : conscience, curiosité et partage. J’ai décidé de puiser à la source de ces aptitudes les leçons que je partagerai avec ma fille. Ce sont de ces leçons que j’aimerais vous parler ce soir, car que l’on soit parent ou étudiant, hommes d’État ou femmes d’affaires, un niveau de conscience élevé, une bonne dose de curiosité et un sens du partage s’avèreront des atouts certains dans les relations humaines.

J’ai récemment trouvé inspiration dans les paroles de la chanteuse canadienne Jann Arden : « Feet on ground / Heart in hand / Facing forward / Be yourself. » [trad. Pieds sur terre / Cœur sur la main / Droit devant / Soi toi-même]

Pieds sur terre

Pour maintenir un niveau élevé de conscience, il est justement important de garder les pieds sur terre. J’en veux pour preuve ma relation avec la pauvreté. Enfant et adolescent, j’ai grandi entre trois pays d’Afrique : le Bénin, le Cameroun et Madagascar. Si ma vie dans ces pays s’est progressivement améliorée, j’ai vu dans les rues d’Antananarivo un niveau de pauvreté que je ne pouvais concevoir jusqu’alors : enfants mendiant dans les rues ou travaillant pour gagner quelques sous et hommes et femmes sous-alimentés vivant dans des taudis. Cependant, je suis vite devenu insensible à cette pauvreté latente parce que justement elle était partout autour de moi. Insouciant, je vivais humblement mais confortablement, entouré de familles aisées. Ensuite, une fois au Canada où je suis venu poursuivre des études entièrement payées par mes parents et par des bourses, j’ai continué de naviguer sur l’océan de confort qu’offraient le cadre universitaire et une instruction sans souci financier. Je faisais du bénévolat avec des associations en développement économique communautaire, mais sans me sentir vraiment impliqué.

J'ai vu un niveau de pauvreté que je ne pourrais concevoir.
J'ai été témoin d'un niveau de pauvreté que je ne pouvais jusqu'alors concevoir.

Tout a basculé au bout de 10 ans. En stage en Équateur où je m’étais rendu pour faire du développement international, j’ai été de nouveau confronté à la pauvreté. Bien qu’ils aient de nouveaux visages, il s’agissait toujours d’enfants marchant pieds nus dans les rues et ne sachant plus jouer, ou de parents si pauvres qu’ils ne pouvaient offrir un souper à leurs familles sous prétexte que « la nuit, quand on dort, on ne dépense pas d’énergie. » J’ai d’abord été dégoûté par cette pauvreté que j’ai rejetée avec force; je n’étais plus conditionné à la voir sans réagir. Puis je me suis souvenu du Bénin, du Cameroun et surtout de Madagascar. J’ai compris ce que vivaient ces familles équatoriennes en partageant le peu qu’elles avaient. J’ai vécu, ri et joué avec elles. J’ai voulu leur donner encore plus que je n’étais censé le faire et je l’ai fait. Et surtout, je me suis souvenu d’où je venais et de ce qui a modelé la personne que je suis aujourd’hui.

Après cette aventure, j’ai ressenti le concept de pauvreté comme étant une part de moi. Je suis devenu un indigène du monde, en ce sens que c’est un concept universel. Et si je veux montrer l’importance d’un degré supérieur de conscience à ma fille, je dois me souvenir d’où je viens.

Cœur sur la main

Je me suis surpris à en vouloir aux étudiants internationaux.
Je me suis surpris à en vouloir aux étudiants internationaux!

Pour maintenir un niveau élevé de conscience, il est également crucial d’avoir le cœur sur la main. Le paradoxe de cet exemple illustre mes propos. Ancien étudiant international moi-même, je me suis surpris durant un cours du MBA de l’Université de Regina, à en vouloir aux étudiants internationaux qui, à mes yeux, ralentissaient la cadence. Principalement venus de Chine, ils ne s’exprimaient pas très bien en anglais et j’avais le sentiment qu’il fallait leur faire la faveur d’aller à leur rythme. Pour moi, ils étaient venus pour compléter rapidement une maîtrise et retourner dans leur pays, sans apporter de valeur ajoutée au Canada.

Comme ces pensées sont cruelles, surtout venant d’un immigrant! Et comme je me trompais! À un de ces étudiants internationaux qui s’excusait de son niveau d’anglais dans un travail de groupe, une de mes collègues a répondu : « Non, ne t’excuse pas : l’anglais est ma seule langue alors que te voilà en train de prendre des cours de deuxième cycle universitaire dans une langue autre que la tienne. » Qui plus est, j’ai appris plus tard que cet étudiant avait fait sa demande de résidence permanente au Canada! J’étais abasourdi. Qu'il retourne ou pas dans son pays d'origine, mes préjugés et mes suppositions m’avaient complètement aveuglé. La peur que génère le changement avait eu emprise sur moi. Je ne voyais plus les choses de la même façon que ces étudiants étrangers qui pourtant relevaient un défi auquel j’avais moi-même fait face une quinzaine d’années plus tôt. J’étais en train d’oublier les valeurs que j’avais acquises au contact de tant de gens différents entre Cotonou, Yaoundé et Antananarivo et mes autres destinations de voyage : l’empathie, l’ouverture à la différence, l’humilité, et le respect. Pourtant, si je veux montrer l’importance d’un degré supérieur de conscience à ma fille, je dois me souvenir de ce que j’ai appris.

Rester soi-même

Enfin, pour maintenir un niveau élevé de conscience, il est important de se tourner vers l’avenir tout en restant fidèle à soi-même. En Afrique francophone, j’ai rencontré de nombreux Français. Anciens colons des pays dans lesquels j'ai vécu, je posais sur eux un regard très critique, pas très ouvert, pour tout vous dire. À Montréal, j’ai fait l’amalgame des « blancs » et ai associé ce que je pensais alors des Français avec les Québécois, nuisant gravement à ma perception de ces derniers. J’ai vécu plusieurs années dans cette ville sans chercher à découvrir les Québécois. Je ne suis jamais sorti de ma zone de confort, passant tout mon temps à graviter en orbite de personnes qui me ressemblaient, notamment des étudiants étrangers, africains et… français! J’ai émis des jugements sur les habitants de la Belle Province sans même chercher à les connaître. À la fin du cycle universitaire, la plupart de mes amis africains et français sont retournés chez eux prendre la relève d’entreprises familiales et j’ai décidé de rester. En quête d’un emploi, je me suis retrouvé comme une planète sans satellite : je n’avais aucun contact local dans une ville où chaque année des dizaines de milliers d’étudiants obtiennent un diplôme de l’une des quatre universités et des nombreux collèges.

Il faut savoir reconnaître et apprendre de ses erreurs : j’ai fait une introspection et réalisé les miennes; en déménageant au Manitoba, j’ai décidé d’adopter une attitude plus ouverte et plus positive. Je suis d’abord allé vers ceux qui sont différents de moi, les anglophones et les manitobains. J’ai visité plusieurs villes et villages et je me suis fait des amis à Winnipeg, bien sûr, mais aussi de Stony Mountain à Minitonas en passant par Sainte-Geneviève. Ces amitiés m’ont permis de découvrir et d’apprécier le Manitoba, mais aussi ce que j’appelle le Canada profond. Je suis devenu un fervent ambassadeur de la culture « d’ici », un autochtone. J’ai réappris que ma façon de vivre, ma langue et ma culture ne sont pas uniques ni meilleures que celles des autres. J’ai redécouvert la musique country et les danses autochtones dans leur cadre d’origine. Je suis redevenu avide d’histoire et de géographie. Je suis redevenu la personne curieuse que j’étais avant de déménager au Canada et j’en suis très heureux : si je veux montrer l’importance d’un degré supérieur de conscience à ma fille, je dois me souvenir qui je suis.

J’aimerais vous inviter, en concluant, à sortir des sentiers battus et à émerger de votre zone de confort. Essayez d’évaluer, de prendre la mesure, de jauger l’impact que vous avez sur votre entourage. Il n’y a pas à attendre des évènements majeurs tels que la naissance d’un enfant, de grands voyages ou des accidents graves pour porter ce regard analytique sur soi et autour de soi et pour revoir et corriger nos perceptions. Car étudiants, parents, professionnels ou gens d’affaires, le fait d'être attentifs et conscients vous permettra d’éviter bien des erreurs; un niveau de conscience élevé et une bonne dose de curiosité et de générosité s’avèreront des atouts certains : j’en suis convaincu!

Le nombre de pays très pauvres a doublé en quarante ans

Le rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) est sans ambiguïté : le nombre de pays très pauvres a doublé ces quarante dernières années. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a suivi la même évolution en seulement trente ans.


Dans son rapport 2010 sur les quarante-neuf pays les moins avancés (PMA) du monde, la Cnuced estime que le modèle de développement qui a prévalu jusqu'à présent pour ces pays a échoué et que son architecture est à revoir. "Les modèles traditionnels appliqués aux PMA (une croissance portée par le commerce) semblent n'avoir pas très bien fonctionné", a expliqué le secrétaire général de la Cnuced, Supachai Panitchpakdi, lors d'un point de presse.

Le rapport indique de plus que la situation s'est aggravée ces dernières années. Le nombre d'individus vivant dans l'extrême pauvreté a ainsi "augmenté de 3 millions par an entre 2002 et 2007", qui ont été pourtant des années de forte croissance économique (avec des moyennes de 7 %), pour atteindre 421 millions d'individus en 2007. Au total, 53 % de la population des PMA vivaient dans l'extrême pauvreté au seuil de la débâcle économique mondiale.

FORTE DÉPENDANCE AUX IMPORTATIONS ET ÉCONOMIES PEU DIVERSIFIÉES

Si les PMA ont montré une bonne résistance durant la crise, ils restent néanmoins très fragiles, notamment en raison de leur forte dépendance aux importations, en particulier alimentaires. "La dépendance aux importations est devenue dévastatrice", a déploré le secrétaire général de la Cnuced. Il a fait valoir que les dépenses pour les importations de produits alimentaires de ces pays étaient passées de 9 milliards de dollars en 2002 à 23 milliards en 2008. "C'est très alarmant", a-t-il insisté.

De plus, les économies de ces pays restent "peu diversifiées" avec une très faible amélioration de l'épargne intérieure, une plus grande dépendance économique à l'égard de l'épargne extérieure, et une accélération de l'épuisement des ressources naturelles, explique encore la Cnuced. "Tous ces éléments assombrissent aujourd'hui les perspectives de développement des PMA", prévient-elle.

FAIRE FACE AU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Pour contrer un mode de croissance "non durable" et "non équitable", la Cnuced appelle à une nouvelle architecture internationale du développement qui impliquerait plus ces pays dans la gouvernance mondiale, tout en leur assurant une plus grande assistance financière. L'engagement des pays donateurs à débloquer 0,7 % de leur PIB pour l'aide publique au développement n'est toujours pas atteint, a relevé M. Supachai, déplorant un manque à gagner de 23 milliards de dollars par an.

Enfin, ces pays auront besoin d'une aide pour faire face au réchauffement climatique, dont ils sont les premières victimes alors qu'ils n'émettent que 1 % des gaz à effet de serre, responsables de ces changements. Déjà "les phénomènes météorologiques extrêmes dans les PMA ont été multiplié par 5 entre 2000 et 2010 par rapport à 1970-1979", insiste la Cnuced.

Le Monde

Heureuse année 2011!

Be HappyImage via WikipediaDécembre est passé très vite et en silence sur ce blog. Parti vers de nouvelles aventures, je n'ai pas pu garder le contact. Mais j'en reparlerai plus longuement plus tard.

Pour l'heure, il faut se rappeler qu'une autre année a passé. Une page a été tournée et une autre s'ouvre, vierge, blanche, nue... Nous avons 365 jours pour la remplir (enfin, 360 jours, à compter d'aujourd'hui.)

À tous les visiteurs de ce blog, à leurs familles et amis, je souhaite mes meilleurs voeux de santé, de paix, d'amour et de prospérité.

Soyeux heureux!

Toun





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