Lettre à l'ami retrouvé

FriendsImage via Wikipedia(J'ai dû voir Carl* pour la dernière fois en 1996. Je l'ai retrouvé aujourd'hui, 24 octobre 2010, par le biais de la toile. Cependant, tout ce que je sais, c'est que Carl vit en France. J'aimerais en apprendre plus, mais il y a tellement de temps et d'espace entre nos deux vies. Voici la lettre que je lui ai écrite, un email en fait. Je n'y dis pas à quel point j'ai mal "à l'amitié" et à quel point je n'aime pas cette distance qui me sépare de mes amis. La distance et le temps. J'essaie de leur faire face du mieux que je peux...)

«Salut Carl,

Content de te retrouver ici. Actuaire? Profession intéressante. Est-elle aussi lucrative qu'on le dit?

Plutôt que de te dire ce que je fais ( va voir LinkedIn) ou de te parler de mes amis etc. ( retrouve-moi sur Facebook pour cela), j'aimerais te raconter ma journée. Ce dimanche, je me suis levé à 9h pour passer du temps avec les miens. Il fait beau en cette journée de fin d'octobre et j'ai hâte de sortir pour en profiter. Nous prenons un délicieux petit déjeuner, des omelettes et des tartines, et nous nous apprêtons aussi vite que nous pouvons.

Le campus de l'Université du Manitoba était un endroit où j'avais peur de me rendre, mais aujourd'hui je conduis sans problème. Les complications du trajet se sont effacées devant la passion de ce qui me mène vers le campus. Le chemin se déroule petit à petit, et je prends bien soin de conduire à la vitesse limite, celle que préfère ma famille. En route, nous rions de mes appréhensions du passé et de mon mauvais sens de l'orientation puis nous arrivons enfin à destination: le Centre Frank Kennedy, le nouveau gymnase de l'université. J'y rejoins sept autres personnes, membres d'un projet particulier, le "Projet 10", mon équipe de basket ball. Non, je n'ai pas arrêté de jouer.

Nous avons une heure d'avance et je peux m'échauffer tranquillement en jetant un coup d'oeil de temps en temps sur les deux équipes actuellement en lice: j'aimerais en apprendre plus sur les joueurs et conserver cette information en mémoire pour nos prochaines rencontres. Peu à peu, mes coéquipiers arrivent et se changent: Patrick, Muuxi, Kip, Ian, Josh, Brett et Kevin. C'est déjà le temps de s'échauffer.

17h37. Assis devant mon ordinateur, je me rappelle encore du match et je t'écris. Jouer au basket me permet de me sentir moins loin à Winnipeg où je fais de moins en moins d'activités qui "sont" moi. Le match s'est bien déroulé, nous en sommes sortis confiants et nous nous sommes bien amusés. Nous avons perdu de sept points, un progrès considérable, considérant qu'il y avait une différence de 37 points à la fin de notre premier match il y a cinq semaines. Équipe formée principalement d'"électrons libres", nous devions apprendre à nous connaître. Nous avons des styles de jeu très différents, de fortes individualités et des joueurs moyens. Nous nous améliorons donc.

Voilà ce que dont nous aurions parlé aujourd'hui si, ami, nous habitions la même ville. Mais ce n'est pas le cas et ce quotidien, je dois te l'écrire. Parle-moi de toi, Carl, et raconte-moi un bout de ce "au jour le jour" que je perds chaque jour parce que je suis loin de toi.

Amicalement,

Toun »

*Prénom fictif d'un ami réel.

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2 commentaires:

Unknown a dit…

Ça me fait penser des gens qui viennent et vont de nos vies. Je me sens profondément l'absence de quelques amis.

Rey Feliz a dit…

Eh oui, Kobico! Ils vont, ils viennent, et c'est parfois très frustrant. Ce jour là, Carl m'a vraiment manqué. Mais heureusement, il y a aussi les nouveaux amis, qui grace au web, entrent dans nos vies et peuvent y rester plus longtemps...